Empire

Général Letort

Référence : GLLETORT

Général Louis-Michel Letort de Lorville, né à Saint-Germain-en-Laye le 9 septembre 1773, mortellement blessé au combat de Gilly le 15 juin 1815, mort le lendemain, baron de l'Empire le 9 septembre 1810, général de brigade le 30 janvier 1813, aide de camp de l'empereur Napoléon Bonaparte.

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Général Louis-Michel Letort

Comme tant d’autres officiers qui combattaient pendant toutes les guerres de la Révolution et surtout de l’Empire, Louis-Michel Letort s’était porté volontaire dans les armées de la Constituante.

Il sert tout d’abord au 1er bataillon d’Eure et Loir et est élu sous-lieutenant en décembre 1791. A l’Armée du Nord, commandé par Dumouriez, il est présent à Jemmapes, puis, blessé à Neerwinden, il est fait prisonnier. Libéré, il passe à l’armée de Moselle comme aide de camp du général Huet. Promu chef d’escadron en 1801 pendant la campagne d’Italie, après avoir servi dans l’armée de Cherbourg comme sous-lieutenant au 9ème régiment des dragons.

Sa carrière s’envole dès lors, il est de toutes les campagnes, de tous les combats et de toutes les grandes batailles de l’Empire.

Les promotions se succèdent : Major du 14ème dragon en 1803, il finit par commander le régiment. Puis, c’est dans la Grande Armée où il est nommé dans la Garde Impériale, avec le grade de chef d’escadron dans les dragons de l’Impératrice. Il se bat en Espagne, à Burgos en 1808, puis en Russie, lors de la terrible campagne de 1812, où il se fait remarquer par sa force d’âme et son caractère volontaire : “Cet intrépide officier, malade depuis six semaines, si faible qu’il ne pouvait suivre l’armée qu’allongé dans sa voiture, saute brusquement à cheval, sur lequel il se fait attacher, pour prendre la tête de ses dragons, lorsqu’il apprend que ceux-ci sont désignés pour marcher sur les cosaques”, écrira plus tard un de ses supérieurs.

Cette conduite courageuse lui vaudra l’élévation au grade de général de brigade et le commandement des dragons de la Garde qu’il conservera jusqu’en 1815.

La duchesse d’Abrantes, qui avait généralement la dent assez dure avec ses contemporains, dira pourtant de lui :

“Le Général Letort, fut un des généraux les plus remarquables de la Garde Impériale, où il y en avait en assez grand nombre !”.

Enfin il participe aux combats de la bataille de France avant d’être récupéré par la Restauration qui le nomme major des Dragons Royaux de France.

Le père La Violette, échappé de l’Ile d’Elbe, rappelle le brave Letort et, en fait un de ses aides de camp le 21 avril 1815.

1815, dernière action militaire de l’Empire, l’armée du Nord marche sur la Belgique et se concentre devant Charleroi. Le 15 juin à 6 heures du soir, Ney vient de repousser les prussiens sur Fleurus où le 3ème corps du général Vandamme les attaque et les oblige à se débander en désordre dans les bois. Le canon tonne à droite et en arrière du côté de Gilly; Napoléon est furieux; pour la deuxième fois l’ennemi lui échappe ! Il se retourne vers son aide de camp, le général Letort, et lui demande de charger et d’écraser l’infanterie prussienne en prenant le commandement des escadrons de service.

Notre héros se rue bientôt sur l’ennemi, taillant en pièce les bataillons de Zieten avec ses dragons qui l’adorent, et qui ont entendu l’Empereur dire à leur chef : “Letort, vous êtes le seul capable de balayer cette canaille”. Deux carrés de cette “canaille” sont aussitôt “balayés” entre Sart-Allet et Farciennes aux cris de “Vive l’Empereur”.

Napoléon écrira plus tard : “Les caractères de plusieurs généraux avaient été détrempés par les événements de 1814. Letort n’était point de ceux là qui avaient perdu audace, résolution et confiance acquise par la gloire passée.”

Malheureusement le brave Letort reçoit une balle qui le blesse au bas-ventre au cours de la charge. Larrey, chirurgien de la Garde, écrit : “Ce général mourut dans les premières vingt quatre heures... nos soins furent inutiles”.

Napoléon à Sainte-Hélène évoquant le destin tragique de son aide de camp, lui fit cet éloge : “Je regrette beaucoup sa perte, il était de la plus grande distinction”.