Samourai Lancier S 5

Référence : S5

Samouraï Lancier

En savoir plus

(0 Avis)

  • Samourai etain lancier
LE LANCIER
LES 47 RONIN ET L’OBEISSANCE


La caste des Samouraï avait sa propre hiérarchie, indépendante des échelons de l’ancienne société japonaise, possédant ses propres règles et ses propres caractéristiques. Au sommet se trouvait le maître, le Daimyo. Puis venait le grand ancien, le doyen qui avait la charge des autres Samouraï, des chefs d’escadron de cavalerie et des lanciers ; sous sa tutelle, évoluaient ensuite les guerriers non nobles, archers et fantassins, appelés Ashigaru, et enfin les Samouraï du dernier rang, les Ronin, dont le nom signifie « homme flottant ». Le plus souvent ces soldats déclassés n’appartenaient pas à un maître, soit que celui-ci les ait licenciés, soit qu’ils l’aient quitté volontairement. Les « hommes flottants », partaient alors à l’aventure à travers le pays ;  hommes d’honneur ou pillards, ils vivaient de rapines et de brigandages et s’attiraient une réputation exécrable. Certains recherchaient un autre Daimyo à servir honorablement, reprenant ainsi leur vrai rôle de Samouraï. D’autres, complètement déracinés, devenaient de redoutables délinquants se livrant totalement au vol et à la piraterie. Personnages ambigus, tantôt preux chevaliers, tantôt bandits de grand chemin, les Ronin font cependant partie intégrante de la société Samouraï et apparaissent régulièrement tout au long de l’histoire de ces soldats d’élite ; de belles légendes courent sur leur compte dans les vieux récits folkloriques nippons, où on les représente parfois comme des héros pleins de vaillance mais injustement condamnés. Avec le temps, ils s’assagissent, s’embourgeoisent et se fixent dans les villages et les cités ; devenus sédentaires, ils s’érigent en protecteurs armés de la ville où ils résident et reprennent le combat, au cours des attaques de Daimyo en mal de conquête. Samouraï issus de la plus basse classe, ils gagnent le rang de citoyens sages et responsables, pour participer activement en 1868 à la grande restauration du pouvoir impérial, faisant enfin du Japon, jusque là isolé dans ses traditions séculaires, une grande puissance reconnue par l’ensemble des nations modernes. Tout comme les autres groupes de Samouraï, les clans de Ronin se composaient d’hommes courageux, mais impitoyables et lorsqu’ils servaient un maître ou un chef, leur seule loi était l’obéissance absolue.
L’histoire des 47 Ronin est l’exemple le plus typique de cette fidélité totale, poussée jusqu’à la mort. A la saison où les cerisiers sont en fleurs, en l’an 14 de l’ère Genroku (1701), le jeune Daimyo Asano Takumi, de la famille d’Enya, fut mandaté par le Shogun (chef du gouvernement), Tokugawa Tsunayoshi, pour organiser une réception d’ambassadeurs ; s’étant pris de querelle avec le maître des rites, Kira Kõsuké ; homme lâche et corrompu, il en vint à le blesser d’un coup de son Katana (le plus grand des deux sabres du Samouraï) ; or la règle très stricte de la famille Tokugawa, voulait qu’on ne dégainât jamais un sabre dans l’enceinte du palais ; la sentence fut immédiate : le jeune guerrier fut condamné à mort, ses biens saisis, son clan dispersé ; le soir même, il exécuta son Seppuku (Hara-Kiri), laissant ses fidèles Samouraï sans maître. Devenus des Ronin, ils n’ont plus qu’un but, venger leur seigneur qu’il estiment condamné à tort. Le 30 janvier 1703, les 47 conjurés, après une longue et minutieuse préparation attaquent le palais de Kira, s’emparent du traître et lui coupent la tête, qu’ils portent au bout d’une lance sur la tombe de leur chef bien-aimé. Ils ne cherchent pas en s’enfuir et se livrent à la justice du Shogunat. Devant la bravoure et la loyauté de ces hommes, le tribunal va hésiter à les condamner, mais le respect du Bushidõ l’emporte et les 47 Ronin vont mourir dans la joie du devoir accompli, pratiquant un Seppuku collectif sur la sépulture du maître. Un seul, d’entre eux fut tenu de survivre, pour qu’il puisse honorer la mémoire de ses courageux compagnons. Il avait 16 ans et s’appelait Terasaka Kichiemon. Cet homme vécut en ermite le reste de son temps, désespéré d’avoir été forcé par la règle du guerrier de continuer à vivre, alors que la plus grande gloire pour lui aurait été de participer au sacrifice rituel librement consenti, avec les autres Samouraï de son clan. La loi sacrée de l’obéissance fut la plus forte et Terasaka n’oublia jamais qu’il ne servait qu’un seul maître et qu’il n’avait qu’une seule parole, plus ferme que l’acier.
Le refus de la mort que lui fut imposé ne l’avait pas déshonoré, comme c’eût été le cas s’il l’avait décidé lui-même, mais au contraire l’anoblit, parce qu’il s’était soumis sans murmure à son code d’honneur et d’obéissance, en conservant cette vie qu’il aurait tant aimé offrir à son seigneur, en même temps que ses frères Samouraï. Témoin de la bravoure des 47 Ronin, il fut le point de départ historique, d’un culte de légende pratiqué encore aujourd’hui par les japonais férus de tradition, subjugués par les vertus et l’héroïsme de leurs ancêtres.